Expositions des oeuvres : Lancements de la biographie
"Carson, sa vie, son oeuvre."
À la Galerie d’art Richelieu et au Bistro à Champlain
Maître canadien de l'art contemporain, créateur
du carsonisme
"Carson, sa vie, son oeuvre."
par Anne Richer, biographe et journaliste à
La Presse depuis 1968.
Extrait: "Pour laisser sa trace dans le monde, Charles Carson
a choisi de peindre. Un choix absolu, irrépressible, qui le conduit
depuis trente ans à explorer toutes les facettes de son univers intime,
à la fois organique et spirituel. Et à nous l'offrir en partage.
La révélation de son uvre devient, pour celui qui est
sensible à l'art, une découverte capitale."
Les mosaîques de CARSON sont nées d'une évolution.
Le peintre Riopelle revient en filigrane dans l'analyse primaire des mosaïques
de CARSON, comme s'il fallait toujours comparer pour comprendre. On doit admettre
qu'un oeil peu averti, cherche sans doute à y voir des ressemblances.
"La parfaite coordination des plans, la synthèse de rythmes,
l'organisation et l'éclat de la palette de Carson ne sont pas sans
rappeler les merveilleux tableaux de Riopelle des années 1950-1960"
Louis Bruens (1928- ) historien, écrivain et expert en marché
de l'art, depuis plus de 50 ans.
"Depuis cette époque, aucun artiste n'avait réellement
réussi à reproduire une peinture de qualité de ce style
particulier. Charles Carson peut, par la juxtaposition des couleurs, obtenir
une limpidité et une transparence qui ne ressemblent en rien à
la technique de Riopelle. Elle est d'une égale qualité."
Guy Robert, (1933-2000) historien, écrivain, éditeur
et fondateur du Musée d'art contemporain de Montréal (1964)
analysait lui aussi les uvres de CARSON.
On peut lire à ce sujet : "Que proposait Riopelle dans ses
tableaux mosaïqués des années 1950, sinon une vision personnelle
et enthousiaste de ses excursions en forêt ou sur les glaciers, de ses
voyages de chasse ou de pêche? La Nature y vibre en effet de partout,
et, un peu plus tard, à partir de 1968, ou surgira tout naturellement
un bestiaire, bientôt dominé par les hiboux
"
"
La démarche de CARSON se distingue de celle d'un Riopelle
en se glissant à la frontière entre abstraction et figuration,
dans leur champ de rencontre. On évite ainsi la vaine querelle qui
les oppose si souvent, ou plutôt on réconcilie les deux credo
Les deux hommes proposent leur propre réalité, celle de leur
vision personnelle."
"Carson donne au tableau une profondeur particulière plus fascinante
que la plus habile maîtrise des systèmes les plus savants de
perspective. "
Un autre homme a fort bien connu Jean-Paul Riopelle, qui était dans
le cercle des amis intimes, et avec qui il partageait diverses passions dont
celles de la pêche et de la chasse. Il s'agit de Champlain Charest,
médecin-restaurateur, grand collectionneur de vins et amoureux collectionneur
d'art.
Rappelons que le Bistro à Champlain, situé à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson,
abrite plus de 35 000 bouteilles, et que c'est avec Riopelle, présent
sur les murs, qu'il s'en était porté acquéreur en 1974.
Les deux hommes s'étaient connus à Paris en 1968 et n'étaient
pratiquement jamais éloignés l'un de l'autre longtemps.
Tant de passion anime cet homme! Et lorsqu'il choisit d'aimer, qu'il s'agisse
d'un vin ou d'un artiste, il est entier. On l'imagine attablé avec
Riopelle, refaisant le monde, parlant de chasse et d'art. Ses coups de cur
sont éclatants. Qui mieux que lui peut mettre en parallèle le
talent des deux artistes, puisqu'il a fait la rencontre de l'uvre de
Carson récemment. Et qu'il a été séduit.
Lorsqu'il est entré en contact avec CARSON et ses tableaux, il a senti
"une force, une grande force", dit-il.
"Pour moi la technique mosaïque de CARSON évoque un peu
les tableaux que Riopelle faisait dans les années 1950. Coups de spatule,
progression du tableau vers un endroit bien précis. Il y a un sens
au tableau, un endroit où le regard s'accroche, converge vers le centre
de ce tableau-là, tel qu'on le retrouve chez les peintres abstraits
: donc pour moi la lumière vient d'en arrière du tableau, passe
au travers et se projette devant soi".
Doit-on comparer les deux artistes et se contenter de ce regard rapide sur
leurs uvres aussi fortes?
"Dans l'uvre de Carson il y a une recherche multicolore qu'on
ne retrouvait pas chez Riopelle; avec le rouge par exemple, ou le bleu, le
tableau entier était presque tout rouge ou tout bleu. Ici c'est la
densité des différentes couleurs qui fait la différence
d'avec Riopelle. C'est un véritable foisonnement".
Champlain Charest veut être plus précis : "Bien
sûr Riopelle utilisait des couleurs, mais l'ensemble du tableau montrait
moins de ces coups de spatule, moins de couleurs dans chaque coup de spatule.
Il faut une habileté extraordinaire pour arriver à ce résultat,
selon moi."
Bien qu'il se défende d'être un expert du calibre d'un historien
ou d'un critique d'art il revient à son regard <coup de cur>
qui justifie tous ses investissements en art. "Non seulement il est
habile dans la disposition des couleurs, mais ses tableaux me disent quelque
chose. J'aime entre autre l'équilibre des masses, la transparence.
J'apprécie particulièrement ses oeuvres carsonistes, une manière
de peindre qui va aller très loin..."
Et il conclut admiratif : "Ce sont des tableaux très denses,
très forts répète-t-il, et qui prennent tout. Ça
laisse les autres dans l'ombre, un petit peu...".
"C'est un homme au succès assuré!"
Anne Richer, biographe, romancière et journaliste à La Presse
depuis 1968.
Ces dernières années, elle a dressé le portrait de plus
d'une centaine d'hommes et femmes, bâtisseurs et rassembleurs, leaders
et héros de notre temps entre autres : Pierre Bourgault, Pierre Bourque,
Edith Butler, Michel Courtemanche, Yvon Deschamps, Diane Dufresne, Charles
Dutoit, Sylvie Fréchette, Agnès Grossman, Pierre Marc Johnson,
Andrée Lachapelle, Phyllis Lambert, Roger D. Landry, Robert LaPalme,
Joël Le Bigot, Daniel Lemire, Suzanne Lévesque, Doris Lussier,
Simonne Monet-Chartrand, Lise Payette, Lorraine Pintal, Jean-Claude Poitras,
Jacques Proulx, Andrée Ruffo, Marcel de la Sablonnière, Alain
St-Germain, Richard Séguin, Michèle Thibodeau-DeGuire, Michel
Tremblay, Mgr Jean-Claude Turcotte, Gilles Vigneault et plusieurs autres...
|